Lettre à ma mère patrie
Voici une lettre du fond de mon coeur, qui reflète un peu ma relation avec mon pays, le Venezuela -pas toujours facile-. Un texte très personnel et honêt que j’ai décidé de partager avec le monde:
Parce que c’était avec toi et rien que toi que j’ai appris à marcher,
pieds nus sur le sable.
Parce que c’était toi et rien que toi qui m’a chanté des berceuses
chaque nuit pour m’endormir.
Parce que c’est toi que j’ai dû quitter,
et c’est rien que toi qui me manque aujourd'hui.
Et oui, j’ai dû te quitter, parce que ton sable a commencé à brûler ma
peau, parce que je n’arrivais plus à entendre tes berceuses entre le bruit,
parce que tu as commencé à me manquer, bien avant de te quitter.
Je t’écris cette lettre maintenant que je suis très loin de toi, après
des années d’essayer de t’aimer et de te comprendre. Chaque jour qui passe je
te vois disparaître de loin à cause de ta maladie, qui te consomme peu à peu.
Et je me sens triste et étrange. Ce qui me reste c’est d’évoquer ta personne,
telle qu’elle était au bon vieux temps.
Toi, avec ta présence de femme indépendante, de mère dévouée, de
travailleuse infatigable; toi, une madame élégante toujours bien habillée, tes
bijoux se mélangeaient avec tes cheveux bruns bouclés. Gardes-tu encore tes
précieux bijoux, ou ils t'ont tout volé ? Dites-moi, maman, est-ce que tes
cheveux gardent cette liberté de mouvement de laquelle ils ont toujours fait
étalage? Peux-tu me pardonner maman, si je te dis que dès que j’ai te quittée
je porte mes cheveux lisses?
J’ai rencontré quelques frères et soeurs ici, mais il y a autant
d’autres qui sont tellement loin! On dirait qu’on est déjà pas mal éparpillés
dans le monde: le Canada, le Chili, l’Argentine, le Mexique, les États-Unis,
l’Allemagne, la République Tchèque, l’Espagne, l’Italie, la Corée du Sud,
l’Australie… je ne finirais jamais. Mais on est tous bien, ne t'inquiète pas;
la seule chose qui nous manque c’est toi. Mariana a ouvert un restaurant au
centre-ville dans lequel elle prépare toutes les recettes qu’elle a apprise de
toi. Tu ne peux pas imaginer comment les gens d’ici aiment manger une “Reina
Pepiada”, ils adorent les plats qu’ont de l’avocat! Ramón a fini ses études de
spécialisation en génie dans le polytechnique, et il a vite trouvé un bon
travail dans son métier. Et Carlos et Adriana ont déjà deux enfants, deux
filles très jolies; elles sont trilingues, c’est fantastique!
Enfin, on est tous rendu ici à cause de toi, nous sommes en fait qui
nous sommes pour toi, tu fais partie de nous maman, de notre identité, et on
retournera à toi un jour. Pour l’instant, je prie pour toi, pour ton prompt
rétablissement, et tu sais, finalement, malgré tout, je me sens fière de dire
que je viens de toi, ma chère maman, parce que ce rien d’autre que toi ma mère,
le Venezuela.
Je t’aime,
Ta fille.
Ta fille.
Lei tu texto del 2 de febrero. Son palabras muy sentidas. Revelan un proceso de tu relacion con Venezuela, en mi opinion inconcluso ........ Sigue adelante!
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